La magie prend de nombreux visages, pour s'adapter à son environnement, à son public et à l’émotion qu’elle veut susciter: surprise, émerveillement, amusement... En fonction de sa personnalité, chaque magicien choisira le style qui lui convient.
Les Formats :
Il est évident qu’un spectacle devant 10 personnes, ne demande pas la même organisation qu’un show au Zénith. Les magiciens ont donc divisé le monde de l'événementiel en trois formats, chacun demandant des dispositions particulières.
1) Le Close-Up
Sa traduction littérale signifie « gros plan », ou plus simplement "magie de proximité". C’est aujourd’hui le format le plus demandé car il présente de très nombreux avantages.
Que ce soit par sa souplesse d'adaptation, la convivialité qu’elle instaure ou sa proximité, cette formule est souvent une solution idéale pour la quasi-totalité des événements.
En circulant de groupe en groupe ou de table en table, le magicien se fond avec discrétion parmi les convives en leur laissant un souvenir inoubliable.
2) La Magie de Salon
Cette magie tire son origine des grands salons du XIXème siècle. La haute bourgeoisie était friande des animations de prestidigitateurs, lors de soirées mondaines, surtout après l’avènement de Robert-Houdin.
Aujourd’hui, elle désigne un format allant de 20 à 50 personnes, souvent sur des scènes improvisées.
Ce format est trop grand pour la magie des pièces ou des cartes et trop petit pour la grande illusion. Ce sont des conditions particulières, entre Close-Up et Scène, parfois difficiles pour l’artiste.
Les magiciens sélectionnent des objets visibles mais à taille humaine, avec des numéros réalisables dans presque toutes les situations.
3) La Magie de Scène
Comme le laisse entendre le titre, cette magie est réservée à la scène. L’appellation est assez large, car ce type de spectacle peut se dérouler devant un public de 60 à plusieurs milliers de personnes.
Même si elle peut sembler plus intimidante, elle offre de nombreux avantages. Le principal étant la « domestication » de l’environnement. Le magicien connait la disposition du public, peut contrôler les lumières et bénéficie d’une régie, ce qui lui permet de présenter son spectacle dans d'excellentes conditions
Les différentes Familles :
Il existe de nombreuses familles de magie. Chaque artiste se spécialise dans une ou plusieurs formes et en propose une approche unique.
• La Cartomagie :
La discipline par excellence du magicien prestidigitateur. C’est tout simplement la magie des cartes. Elle propose le panel d’effets le plus riche grâce à la diversité de ses tours. De grands artistes comme Dani Daortiz parviennent à émerveiller le public pendant des heures avec un simple jeu de cartes.
• Le Piècemagie :
C'est à dire, la magie des pièces, cousine de la cartomagie. On la retrouve souvent dans les prestations close-up. Des créateurs de génie comme David Roth ou Eric Jones ont renouvelé ce style par des effets puissants et novateurs.
• La Grande Illusion :
De la femme coupée en deux à la disparation de la statue de la Liberté (par David Cooperfiel), elle est réservée aux plus grandes scènes du monde. La mise en scène fait partie intégrante du trucage par l’utilisation de trappes, miroirs et jeux de lumière. Pratiqués à plusieurs, les numéros demandent une excellente synchronisation entre les différents acteurs. En France, Dani Lary s’est fait connaitre par des shows incroyables avec des décors somptueux.
• Le Mentalisme :
Très à la mode en ce moment, la magie mentale mélange influence, trucages et analyse du comportement humain. Elle nécessite peu de matériel. Des mentalistes comme Fabien Olicard ont contribué à sa démocratisation par Youtube.
• Magie pour enfants :
Elle demande une approche très particulière car les enfants sont loin d’être un public facile. Ils ont également « l’avantage » de ne pas pratiquer la langue de bois. Lorsque le show leur déplait ils le font savoir. Le magicien doit faire participer son public, les intéresser en proposant des tours ludiques et captivants.
• Magie Bizarre :
Une discipline qui fait son apparition dans les années 1960. Elle privilégie l’expérience émotionnelle du spectateur en lui proposant une prestation la plus immersive possible.
Souvent dans une ambiance gothique, elle plonge le public dans une atmosphère lourde, où peur et questionnement se côtoient. Le boniment et la mise en scène sont au cœur de la discipline, pour rester « crédible »
On peut citer le magicien Christian Chelman ou plus récemment « Klek Entos » (David Stone), qui a durablement impressionné de nombreux plateaux télés.
• Magie comique :
Comme on le devine, c’est une approche au second voire au troisième degré. Le magicien ne se prend absolument pas au sérieux et réalise souvent ses tours malgré lui (quand il les réussit). Avec l’avènement des humoristes, c’est une magie qui a de plus en plus de succès. Dans les grands noms, on peut citer Gaëtan Bloom, Otto Wessely ou encore Eric Antoine
• Magie Digitale :
Comme tous les arts, la magie évolue et s’adapte à son temps. De plus en plus de magiciens utilisent des écrans ou des téléphones pour réaliser leurs tours. Le but est de fusionner le réel et le virtuel à travers des effets novateurs. Les French Twins en ont fait leur spécialité.
• Escapologie :
L’art de l’évasion. Menottes, chaînes, prisons hermétiques, aucune barrière, aucune prison ne résiste à ces spécialistes. Leur maitre n’est autre qu’Houdini. Cependant, c’est également la discipline magique qui compte le plus d’accidents tragiques. Ce n’est pas une spécialité qu’il faut choisir à la légère, car même si le résultat est impressionnant, les risques restent bien réels.
• Street Magic :
La magie de rue a explosé avec les réseaux sociaux. A l'origine, essentiellement présente à la télévision avec David Blain ou Dynamo, on la retrouve désormais sur toutes les nouvelles plateformes avec une jeune génération de magiciens. Plus besoin de scène, les spectateurs sont pris au hasard dans la rue, pour proposer une magie improvisée.